Apéro-philo. Le travail c’est la santé … Vraiment ?

“La société de masse ne veut pas la culture mais les loisirs”

–  Hannah Arendt – La Crise de la culture (1961)

Alors que la société de loisir bât son plein c’est bien le travail – ou son absence – qui est à l’origine de nombreux maux de la société. Loin du discours sur « l’épanouissement », ce qui aujourd’hui se propage à l’échelle internationale, ce sont le stress, le harcèlement, la perte de sens ou la souffrance.

Qu’on l’appelle Big Quit aux États-Unis ou Tang Ping (« s’allonger par terre ») en Chine, le phénomène des démissions en masse se rencontre même en France surtout dans le secteur des services à la personne. Pourquoi ? C’est simple ! Trop mal payés, trop mal traités, trop peu considérés… Pour preuve, on assiste à une multiplication des burn-out et des troubles musculo–squelettiques (TMS).

Les philosophes, bien avant Karl Marx, nous ont mis en garde sur les risques liés à ce qu’on appelle aujourd’hui la « souffrance au travail » (Christophe Dejours). Si Aristote ne s’étouffait pas en justifiant l’esclavage, Kant oppose clairement le travail et le jeu. Quant à Nietzsche, comme à son habitude, il critique autant le travailleur que la « valeur » donné au travail.

« Le travail c’est la santé » chantait Henri Salvador en 1965 – avant les chocs pétroliers – mais il précisait : « rien faire c’est la conserver... ». Ainsi, dans ce premier apéro-philo de la huitième saison nous aborderons aussi le thème du travail à travers des exemples de la culture populaire (chansons, films).

Enfin, suivant les conseils d’Oscar Wilde (« Le travail est la plaie des classes qui boivent »), nous partagerons, comme à notre habitude, un verre de vin issu du travail passionné de la terre.