Le chemin du serpent

«Seigneur, vers qui nous tourner ?» Tel est le lancinant refrain qui rythme ce roman incantatoire dans lequel Jani, dernier descendant d’une famille détruite - interpelle le Très Haut et lui raconte, dans son langage proche des Écritures, les injustices qui ont frappé sa famille. Il a deux ans lorsque sa mère, Téa, encore jeune femme, fait le compte de son maigre patrimoine. Il ne lui reste qu’une cabane de bûcheron dont elle doit payer le fermage et quelques terres hypothéquées à un vieux et riche marchand, Ol Karlsa. Ce dernier insiste pour que le fermage soit payé. Ne pouvant acquitter sa dette, Téa est contrainte de «régler en nature» et son corps devient alors monnaie d’échange...
D'après le roman de Torgny Lindgren.
Théâtre du Pilier
Création 2014
Partagez
Le chemin du serpent
«Seigneur, vers qui nous tourner ?» Tel est le lancinant refrain qui rythme ce roman incantatoire dans lequel Jani, dernier descendant d’une famille détruite - interpelle le Très Haut et lui raconte, dans son langage proche des Écritures, les injustices qui ont frappé sa famille. Il a deux ans lorsque sa mère, Téa, encore jeune femme, fait le compte de son maigre patrimoine. Il ne lui reste qu’une cabane de bûcheron dont elle doit payer le fermage et quelques terres hypothéquées à un vieux et riche marchand, Ol Karlsa. Ce dernier insiste pour que le fermage soit payé. Ne pouvant acquitter sa dette, Téa est contrainte de «régler en nature» et son corps devient alors monnaie d’échange...

Après la crise de 2008, aux États-Unis et en Europe, plusieurs centaines de milliers de familles ont été expulsées car elles n’étaient plus en mesure de rembourser leurs prêts immobiliers. Ces prêts à taux variables étaient conçus, non pour être remboursés, mais pour optimiser la rentabilité des organismes de crédits. Les grands établissements bancaires « devaient » prêter de l’argent qu’ils se procuraient à moindre coût auprès de la FED. Il fallait donc écouler cette manne d’argent peu cher et donner l’illusion à des milliers de familles qu’elles étaient en mesure d’accéder à la propriété.

Cette situation aujourd’hui avérée et reconnue ne fait pas partie des sujets traités dans les médias. Avec ce spectacle, adapté du roman de Torgny Lindgren, je voulais m’éloigner de l’actualité en transposant ce sujet dans une autre époque pour mieux mettre ces thématiques en discussion et par le théâtre, proposer un espace de réflexion sur les mécanismes de l’endettement et ses conséquences.

Marc Toupence


Traduction Elisabeth Backlund / Adaptation et mise en scène Marc Toupence / Scénographie Antonin Bouvret / Création lumières  Jean-Claude Caillard / Création son et régie générale
Ali Laouadi / Régie lumière Caroline Grillot / Création costumes Carole Birling / Interprétation Benoît Giros, Sandrine Nicolas, Ludmila Ruoso, Marc Voisin, Leslie Montagu.

Production Compagnie Théâtre du Pilier
Coproduction Théâtre Granit, Scène nationale Belfort
Soutien TAPS Strasbourg